mercredi 25 novembre 2015

La politique du pansement

Désormais, ils « gèrent » ou, nuance qui a toute son importance, tentent de gérer. Gérer la menace terroriste. Gérer les flux de migrants. Gérer les déséquilibres budgétaires. Gérer la dette. Gérer la sécurité. En réalité, dépassés par les événements, ils ne gèrent plus rien. Alors, les hommes au pouvoir pansent les blessures.

Depuis plusieurs décennies, la mondialisation a produit ses effets négatifs en cascade : suppression des frontières, économiques et géographiques, pauvreté accrue, importation des conflits au coeur de quartiers dépassés par le cosmopolitisme, terrorisme, dumping, délocalisations. Et bien d’autres conséquences, dont l’exhaustivité du recensement nécessiterait de noircir des pages entières.

L’établissement des responsabilités pointe les hommes politiques nationaux qui ont abandonné leur pouvoir. A l’Europe. Aux multinationales. A tout le monde, sauf aux peuples. Traînant avec eux leur pharmacie, ils appliquent donc des compresses sur les plaies béantes affichées par les perdants du monde sans frontière, emmènent dans les ambulances les blessés de guerre d’un genre nouveau, ceux du terrorisme, jouent au psy et à la nounou pour apaiser les écorchés de la vie.

vendredi 20 novembre 2015

Epée de Damoclès

Lourde, précise et aguerrie
Planant sur le festin de la vie
Comme une égérie de la mort,
Elle défie le destin et le sort

Depuis qu’un tyran de Syracuse,
Envié par le flatteur roi des Orfèvres
Le défia de prendre sa place sans ruse
Son nom fait frémir toutes les lèvres

Sur nos vies légères, de sa lourde existence
Nous ne prenons pleinement conscience
Que lorsque de nos têtes, elle se rapproche,
Quand jusqu’à notre vie elle nous reproche

Suspendue à la voûte par un crin de cheval
Comme la vie au ciel par un fil ténu
Elle résistera de sa force trapue
Puis s’abattra de son poids fatal

Elle plane comme la mort sur nos vies,
Quand frappe la guerre, la vieillesse ou la maladie
Et peu de chances d’en sortir elle nous laisse,
De nous, elle fait sa cible, l’épée de Damoclès


Tableau : L'épée de Damoclès, Félix Auvray, 1831

mardi 17 novembre 2015

J'accuse...!

J'accuse les responsables qui ont fermé les yeux et nourri le laxisme, qui ont désarmé moralement, spirituellement et physiquement l'Occident, et qui ont ainsi permis que le pire soit devenu réalité.
J'accuse les hommes et les femmes politiques qui pensent gagner la guerre du terrorisme en invitant, par exemple, les élèves au théâtre, comme le préconise une ministre bien en cour, ou en continuant à jouer de la musique, ainsi que l'a publié un  politicien en herbe sur un réseau social, car si la culture élève l'âme et tisse des liens entre l'ici et l'ailleurs, entre amoureux de la vie, elle ne désarme en rien les barbares qui n'ont de culture que celle de la mort.
J'accuse les barons locaux qui ont laissé germer la haine dans leurs communes, croyant attirer à eux les voix d'un électorat qui, demain, se tournera vers des partis communautaires, car ces responsables politiques-là ont permis le développement, chez eux, chez nous, du fanatisme qui a tué et tuera encore.