vendredi 10 février 2017

Les nouvelles stratégies des médias face à la réalité

Dépassés par un monde qui, non seulement ne répond plus à leur vision idéalisée, mais qui, de surcroît, échappe à leur mainmise, les médias traditionnels ont entrepris d’adapter leurs méthodes. A la reductio ad hitlerum, au déni de réalité et à l’ostracisation de ceux qui « pensent mal », autant de stratégies éculées, sont venues se greffer de nouvelles techniques –parfois de très anciennes remises au goût du jour-, certes plus subtiles, mais qui ne trompent pas grand-monde. Elles sont au moins au nombre de neuf.

1. Pensant être les garants de la vérité, les médias ont mis en place des outils de « vérification » de l’information qui présentent tous les atours de la méthode scientifique. Le fact checking a laissé place au « décodage » au nom d’impératifs idéologiques. Les « décodeurs » des différents journaux ont pourtant beaucoup de mal à avancer des chiffres ou des faits étayant leurs thèses et ciblent donc le plus souvent les médias qui les véhiculent. Sans surprise, dans le Decodex que vient de lancer Le Monde, un quotidien comme L’Humanité est qualifié de fiable et un journal en ligne comme Boulevard Voltaire est rangé dans la catégorie des médias peu crédibles.

2. Depuis le début des attentats terroristes en Europe, les journalistes nous ont invités à ne pas commettre d’amalgames. Pourtant, quand il s’agit d’un responsable politique de la « droite décomplexée » ou d’un éditorialiste commentant « hors les murs », le mantra est vite oublié. A cette aune, toute personne qui pense mal ou de manière farfelue est amalgamée sous le concept faîtier de « fachosphère ». On ne saurait pourtant, quand on est de bonne foi, ranger Alain Finkielkraut et Dieudonné, des personnalités de la droite identitaire et des complotistes, sous une même coupole. Pis, les mêmes qui affirment que l’islamisme n’est pas l’islam, ne s’embarrassent d’aucune précaution lorsqu’ils prétendent que « Le Pen et Daesh, c’est la même chose ».